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Prix EHPAD : comment est-il calculé ?

Avec un prix moyen national avoisinant les 2 310 euros mensuels en 2025, l'entrée en maison de retraite médicalisée représente un investissement financier conséquent, souvent difficile à assumer sur le long terme. Comprendre comment ce prix est calculé, quelles sont ses composantes et quelles aides peuvent être mobilisées s'avère essentiel pour anticiper et optimiser ce poste de dépense important. Cet article vous propose un décryptage complet des mécanismes de tarification des EHPAD et des solutions pour alléger la facture.

La structure tarifaire des EHPAD : comprendre les 3 composantes du prix

La facturation en EHPAD repose sur une structure tripartite, composée de trois volets distincts : le tarif hébergement, le tarif dépendance et le tarif soins. Cette décomposition, parfois complexe à appréhender, permet de distinguer les différentes prestations offertes et leurs modes de financement respectifs.

Le tarif hébergement : la part la plus importante de la facture

Le tarif hébergement constitue généralement la composante la plus élevée du coût global d'un séjour en EHPAD, représentant environ 60 à 70% de la facture mensuelle. Il couvre l'ensemble des prestations hôtelières et de services, notamment :

  • L'hébergement proprement dit (chambre individuelle ou double)
  • La restauration (trois repas quotidiens et collations)
  • L'entretien du linge (sauf dispositions contraires prévues dans le contrat)
  • Les animations et activités proposées par l'établissement
  • Les frais administratifs et d'entretien des locaux

Ce tarif est fixé librement par les établissements privés commerciaux, tandis qu'il est encadré et plafonné pour les établissements publics et privés associatifs habilités à l'aide sociale. En 2025, le tarif hébergement journalier moyen s'établit à environ 70 euros, avec d'importantes variations selon le statut de l'établissement et sa localisation géographique.

Important à savoir : Le tarif hébergement est intégralement à la charge du résident ou de sa famille, sauf intervention de l'aide sociale à l'hébergement pour les personnes aux ressources très modestes.

Le tarif dépendance : variable selon le niveau d'autonomie

Le tarif dépendance correspond aux prestations d'aide et de surveillance nécessaires à l'accomplissement des actes essentiels de la vie quotidienne. Son montant varie en fonction du niveau de dépendance du résident, évalué selon la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources) qui classe les personnes en six groupes, du GIR 1 (dépendance la plus forte) au GIR 6 (autonomie).

En pratique, les établissements appliquent trois tarifs dépendance différents :

  • Un tarif pour les GIR 1 et 2 (dépendance sévère)
  • Un tarif pour les GIR 3 et 4 (dépendance modérée)
  • Un tarif pour les GIR 5 et 6 (autonomie relative)

À titre indicatif, en 2025, les tarifs journaliers moyens s'établissent à :

  • GIR 1-2 : environ 22 euros par jour
  • GIR 3-4 : environ 14 euros par jour
  • GIR 5-6 : environ 6 euros par jour (ce montant, appelé "ticket modérateur", reste toujours à la charge du résident)

Le tarif dépendance finance notamment :

  • L'aide à la toilette, à l'habillage et aux déplacements
  • L'aide à la prise des repas
  • Les produits d'incontinence
  • La présence de personnel spécialisé (aides-soignants, AMP, etc.)

Le tarif soins : pris en charge par l'Assurance Maladie

Le tarif soins couvre l'ensemble des prestations médicales et paramédicales nécessaires à la prise en charge des affections et de la dépendance des résidents. Il finance notamment :

  • Les rémunérations du médecin coordonnateur et du personnel soignant (infirmiers, aides-soignants)
  • Les interventions des professionnels de santé libéraux
  • Le petit matériel médical
  • Certains examens de biologie et de radiologie

Ce tarif est intégralement pris en charge par l'Assurance Maladie et n'apparaît donc pas sur la facture du résident. Son montant varie selon l'option tarifaire choisie par l'établissement (tarif global ou partiel) et le niveau de dépendance moyen des résidents.

Les facteurs qui influencent le prix d'un EHPAD

Le coût d'un séjour en EHPAD peut varier considérablement d'un établissement à l'autre, en fonction de plusieurs facteurs déterminants.

Le statut de l'établissement : public, privé associatif ou commercial

Le statut juridique de l'établissement constitue l'un des principaux facteurs de variation des tarifs :

  • Les EHPAD publics (rattachés à un hôpital ou autonomes) pratiquent généralement les tarifs les plus modérés, avec un prix mensuel moyen d'environ 1 900 euros en 2025. Ils sont tous habilités à recevoir des bénéficiaires de l'aide sociale.
  • Les EHPAD privés associatifs (gérés par des associations à but non lucratif) proposent des tarifs intermédiaires, autour de 2 100 euros mensuels. La plupart sont également habilités à l'aide sociale.
  • Les EHPAD privés commerciaux (appartenant à des groupes comme Korian, Emeis, DomusVi, etc.) affichent les tarifs les plus élevés, avec une moyenne de 2 900 euros par mois, pouvant dépasser 5 000 euros dans certains établissements haut de gamme. Ils sont rarement habilités à l'aide sociale.

La localisation géographique : des disparités régionales importantes

La situation géographique de l'établissement influence fortement son coût :

  • Paris et la région parisienne affichent les tarifs les plus élevés, avec un coût moyen mensuel dépassant 3 500 euros.
  • Les grandes métropoles régionales (Lyon, Marseille, Bordeaux, etc.) se situent également au-dessus de la moyenne nationale.
  • Les zones rurales et les petites villes proposent généralement des tarifs plus accessibles, parfois inférieurs à 2 000 euros mensuels.

Ces écarts s'expliquent notamment par les différences de coût du foncier, de niveau de vie et de salaires entre les régions.

Les prestations proposées : du basique au premium

Le niveau de confort et les services proposés par l'établissement influencent directement son tarif :

  • Le type de chambre : une chambre individuelle coûte en moyenne 10 à 15% plus cher qu'une chambre double. La superficie, la présence d'une salle de bain privative, d'un balcon ou d'une terrasse sont également des facteurs de variation du prix.
  • Les prestations hôtelières : la qualité de la restauration, la fréquence du ménage et du changement du linge, les équipements disponibles (climatisation, télévision, téléphone, wifi) peuvent justifier des suppléments tarifaires.
  • Les services annexes : salon de coiffure, esthéticienne, pédicure, sorties culturelles, ateliers spécifiques sont souvent proposés en option et facturés en sus.

Les unités spécialisées : un surcoût pour des prises en charge spécifiques

Les unités spécialisées, notamment celles dédiées aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés, impliquent généralement un surcoût lié à :

  • Un encadrement renforcé en personnel qualifié
  • Des aménagements architecturaux spécifiques (espaces sécurisés, jardins thérapeutiques, etc.)
  • Des activités et thérapies non médicamenteuses adaptées

Ce surcoût peut représenter entre 5 et 20% du tarif standard, selon les établissements et les prestations proposées.

💡 Pour décortiquer le prix des maisons de retraite Alzheimer à Paris, suivez notre guide !

Calcul du reste à charge pour les résidents

Le "reste à charge" correspond au montant que le résident ou sa famille devra effectivement payer chaque mois, après déduction des différentes aides. Son calcul précis est essentiel pour évaluer la soutenabilité financière d'une entrée en EHPAD.

Formule de calcul du reste à charge

La formule de calcul du reste à charge peut être synthétisée ainsi :

Reste à charge = Tarif hébergement + Participation au tarif dépendance - Aides au logement - Autres aides éventuelles

Où la participation au tarif dépendance correspond au ticket modérateur (tarif GIR 5-6) pour les personnes aux ressources modestes, ou à un montant plus élevé pour les personnes aux ressources supérieures.

Le ticket modérateur : une charge incompressible

Le ticket modérateur, correspondant au tarif dépendance des GIR 5-6 (environ 6 euros par jour en moyenne), constitue une charge incompressible pour tous les résidents, quel que soit leur niveau de dépendance. Ce montant n'est jamais pris en charge par l'APA et reste donc systématiquement à la charge du résident.

Exemples concrets de calcul selon différentes situations

Exemple 1 : Personne en GIR 2 avec des ressources modestes

  • Tarif hébergement : 2 100 €/mois
  • Tarif dépendance GIR 1-2 : 660 €/mois
  • Tarif dépendance GIR 5-6 (ticket modérateur) : 180 €/mois
  • APA : 480 € (différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le ticket modérateur)
  • APL : 250 €/mois
  • Reste à charge : 2 100 € + 180 € - 250 € = 2 030 €/mois

Exemple 2 : Personne en GIR 4 avec des ressources élevées

  • Tarif hébergement : 2 700 €/mois
  • Tarif dépendance GIR 3-4 : 420 €/mois
  • Tarif dépendance GIR 5-6 (ticket modérateur) : 180 €/mois
  • APA (réduite en raison des ressources élevées) : 120 €
  • Pas d'APL (ressources trop élevées)
  • Reste à charge : 2 700 € + (420 € - 120 €) = 3 000 €/mois

Ces exemples illustrent l'importance de bien comprendre le mécanisme de calcul et de prendre en compte l'ensemble des aides disponibles pour évaluer précisément le coût réel d'un séjour en EHPAD.

Les aides financières pour réduire le coût des EHPAD

Face au coût élevé des EHPAD, plusieurs dispositifs d'aide peuvent être mobilisés pour alléger la charge financière des résidents et de leurs familles.

L'APA en EHPAD : une aide essentielle pour la dépendance

L'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) constitue la principale aide destinée à financer une partie du tarif dépendance. Ses caractéristiques principales sont :

  • Conditions d'attribution : être âgé d'au moins 60 ans et présenter une perte d'autonomie évaluée en GIR 1 à 4.
  • Montant : l'APA couvre la différence entre le tarif dépendance correspondant au GIR du résident et le ticket modérateur (tarif GIR 5-6), avec une possible réduction pour les personnes aux ressources élevées.
  • Non récupérable sur succession : contrairement à certaines autres aides, l'APA n'est pas récupérable sur la succession du bénéficiaire.
  • Versement : généralement directement à l'établissement, qui déduit le montant de la facture du résident.

En 2025, les plafonds mensuels de l'APA sont de :

  • GIR 1 : 2 045,56 €
  • GIR 2 : 1 654,18 €
  • GIR 3 : 1 195,67 €
  • GIR 4 : 797,96 €

Toutefois, ces montants représentent des maximums théoriques, rarement atteints en pratique car limités par le tarif dépendance réel de l'établissement.

💡 Suivez le guide pour tout savoir sur l’APA en EHPAD.

Les aides au logement : APL ou ALS

Les aides au logement peuvent contribuer à réduire le tarif hébergement :

  • L'Aide Personnalisée au Logement (APL) : accessible uniquement dans les établissements conventionnés.
  • L'Allocation de Logement Social (ALS) : peut être attribuée dans les établissements non conventionnés.

Ces aides sont :

  • Soumises à conditions de ressources
  • Calculées en fonction des revenus, de la situation familiale et du montant du loyer
  • Versées directement à l'établissement qui les déduit de la facture
  • Non récupérables sur succession

En moyenne, ces aides représentent entre 150 et 400 euros par mois, selon la situation du bénéficiaire.

L'aide sociale à l'hébergement (ASH) : un soutien pour les plus modestes

L'Aide Sociale à l'Hébergement (ASH) peut prendre en charge tout ou partie des frais d'hébergement pour les personnes aux ressources très modestes :

  • Conditions d'attribution : disposer de ressources insuffisantes pour couvrir les frais d'hébergement et résider dans un établissement habilité à l'aide sociale.
  • Fonctionnement : le département verse à l'établissement la différence entre les frais d'hébergement et la contribution du résident (qui conserve 10% de ses revenus comme "argent de poche", avec un minimum de 115 euros par mois en 2025).
  • Particularités : l'ASH est récupérable sur succession et implique la contribution des obligés alimentaires (enfants, petits-enfants).

L'ASH constitue une aide précieuse pour les personnes disposant de faibles ressources, mais ses modalités de récupération et l'implication des obligés alimentaires peuvent dissuader certaines familles d'y recourir.

Les avantages fiscaux : une aide indirecte non négligeable

Plusieurs dispositifs fiscaux permettent d'alléger indirectement le coût d'un séjour en EHPAD :

  • Réduction d'impôt pour frais d'hébergement : égale à 25% des dépenses engagées pour l'hébergement et la dépendance, dans la limite de 10 000 euros par an, soit une économie maximale de 2 500 euros annuels.
  • Crédit d'impôt pour emploi d'un salarié à domicile : applicable aux prestations d'aide à domicile facturées par l'EHPAD, dans la limite de 15 000 euros par an.
  • Déduction des pensions alimentaires : les sommes versées par les enfants pour financer le séjour de leurs parents en EHPAD peuvent, sous certaines conditions, être déduites de leur revenu imposable.

Ces avantages fiscaux, bien qu'indirects, peuvent représenter une économie substantielle pour les contribuables imposables.

💡 Ce guide détaille toutes les aides sociales en EHPAD.

Optimiser le prix EHPAD et réduire son coût

Face au coût élevé des EHPAD, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre pour optimiser le financement et réduire le reste à charge.

Choisir le bon statut d'établissement selon sa situation financière et patrimoniale

Le choix du type d'établissement doit être adapté à la situation financière et patrimoniale du futur résident :

  • Pour les personnes aux ressources très modestes : privilégier un EHPAD public ou associatif habilité à l'aide sociale, permettant de bénéficier de l'ASH.
  • Pour les personnes disposant de ressources moyennes : comparer attentivement les rapports qualité/prix entre établissements publics et privés, en tenant compte de l'ensemble des prestations proposées.
  • Pour les personnes aux ressources confortables : envisager des établissements privés commerciaux offrant un niveau de confort et de services supérieur, si ce critère est prioritaire.

Comparer les établissements : au-delà du prix affiché

La comparaison entre établissements ne doit pas se limiter au seul prix affiché, mais prendre en compte :

  • Le contenu exact des prestations incluses dans le tarif de base : certains établissements proposent un tarif attractif mais facturent de nombreuses prestations en supplément.
  • La transparence tarifaire : privilégier les établissements qui communiquent clairement sur leurs tarifs et les éventuels suppléments.
  • L'évolution prévisible des tarifs : s'informer sur les augmentations tarifaires des années précédentes pour anticiper l'évolution future.
  • La qualité des prestations : mettre en balance le coût et la qualité de l'accompagnement, notamment le ratio personnel/résidents et la qualification des équipes.

Anticiper les démarches administratives pour les aides financières

L'anticipation des démarches administratives est essentielle pour éviter les ruptures de financement :

  • Constituer les dossiers de demande d'aides (APA, APL/ALS, ASH) dès que l'entrée en EHPAD est envisagée, idéalement plusieurs mois à l'avance.
  • Rassembler l'ensemble des justificatifs nécessaires (avis d'imposition, relevés de retraite, etc.) pour faciliter l'instruction des dossiers.
  • Se renseigner sur les délais de traitement propres à chaque département et prévoir des solutions transitoires si nécessaire.
  • Solliciter l'aide des services sociaux de l'hôpital, de la mairie ou du département pour constituer les dossiers.

Optimiser les aides financières : combiner les dispositifs

L'optimisation des aides financières passe par une combinaison judicieuse des différents dispositifs disponibles :

  • Cumuler les aides compatibles entre elles : APA + APL/ALS + avantages fiscaux.
  • Explorer les aides complémentaires proposées par les caisses de retraite, les mutuelles ou certaines fondations.
  • Réévaluer régulièrement les droits en fonction de l'évolution de la situation financière et du niveau de dépendance.
  • Anticiper les impacts fiscaux des différentes stratégies de financement (donation, vente d'un bien immobilier, etc.).

Conclusion

Le prix des EHPAD, résultant d'une structure tarifaire complexe combinant hébergement, dépendance et soins, représente un défi financier majeur pour de nombreuses familles françaises. Avec un coût moyen de 2 310 euros mensuels en 2025, largement supérieur au montant moyen des pensions de retraite, l'entrée en maison de retraite médicalisée nécessite une anticipation et une planification financière rigoureuses.

💡 Contactez-nous pour recevoir de l’aide et nos conseils sur l’entrée en EHPAD et le financement de l’hébergement.

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