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Gir 3 : définition pour comprendre ce niveau de dépendance

Face à la perte d'autonomie d'un proche âgé, il est essentiel de comprendre les différents niveaux de dépendance pour adapter au mieux son accompagnement. En France, l'évaluation de la dépendance s'effectue grâce à la grille AGGIR, qui détermine le niveau de GIR (Groupe Iso-Ressources) de la personne. Le GIR 3 représente un niveau de dépendance modérée mais significatif. Cet article vous propose un éclairage complet sur ce qu'implique ce niveau de dépendance, les besoins spécifiques des personnes concernées et les solutions d'accompagnement disponibles.

Qu'est-ce que le GIR 3 ?

Définition officielle du GIR 3

Selon l'annexe du décret 2008-821 du 21 août 2008 du Code de l'action sociale et des familles, "le GIR 3 regroupe surtout des personnes ayant conservé des fonctions mentales satisfaisantes et des fonctions locomotrices partielles, mais qui nécessitent quotidiennement et plusieurs fois par jour des aides pour les activités corporelles. Elles n'assurent pas majoritairement leur hygiène de l'élimination tant fécale qu'urinaire."

Cette définition officielle met en lumière la particularité du GIR 3 : une personne classée dans cette catégorie présente une perte d'autonomie principalement physique, tout en conservant généralement ses capacités cognitives et mentales.

La place du GIR 3 dans l'échelle de dépendance

La grille AGGIR distingue six niveaux de dépendance, allant du GIR 1 (dépendance la plus forte) au GIR 6 (autonomie préservée). Les personnes classées en GIR 3 se situent donc à un niveau intermédiaire de perte d'autonomie, nécessitant une aide régulière mais moins intensive que pour les GIR 1 et 2.

Pour mieux comprendre, voici comment se positionnent les différents niveaux :

  • GIR 1 : Dépendance totale, physique et mentale
  • GIR 2 : Dépendance sévère
  • GIR 3 : Dépendance modérée
  • GIR 4 : Dépendance partielle ou légère
  • GIR 5 et 6 : Autonomie relative à complète

Seuls les GIR 1 à 4 ouvrent droit à l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA), avec des montants variables selon le niveau de dépendance.

Pour comprendre en détail le fonctionnement de cette grille d'évaluation, consultez notre guide complet sur la dépendance et les GIR.

Les caractéristiques d'une personne classée en GIR 3

Conservation des fonctions mentales

Une personne en GIR 3 a généralement conservé ses capacités cognitives. Elle peut :

  • Communiquer de façon cohérente
  • Se repérer dans le temps et l'espace
  • Prendre des décisions pour elle-même
  • Interagir normalement avec son entourage
  • Utiliser des moyens de communication comme le téléphone

Cette préservation des fonctions mentales est l'une des principales différences avec les GIR 1 et 2, où les troubles cognitifs sont souvent présents et plus sévères.

Limitations des fonctions locomotrices

Si les capacités mentales sont préservées, les fonctions locomotrices sont, quant à elles, partiellement altérées. Une personne en GIR 3 présente généralement :

  • Des difficultés pour se lever, s'asseoir ou se coucher sans aide
  • Une mobilité réduite à l'intérieur du domicile
  • Des problèmes significatifs pour se déplacer à l'extérieur
  • Un besoin d'assistance pour certains transferts

Ces limitations physiques constituent le cœur de la dépendance en GIR 3 et nécessitent une aide humaine régulière.

Besoin d'aide pour les activités corporelles

L'une des caractéristiques principales du GIR 3 est le besoin d'assistance quotidienne pour les activités corporelles :

  • Aide à la toilette complète ou partielle
  • Assistance pour l'habillage et le déshabillage
  • Soutien pour l'hygiène de l'élimination urinaire et fécale
  • Aide possible pour l'alimentation, bien que souvent la personne puisse manger seule une fois le repas préparé

Ces besoins d'assistance nécessitent l'intervention d'un tiers plusieurs fois par jour, ce qui caractérise le niveau de dépendance GIR 3.

L'évaluation du GIR 3

Le processus d'évaluation

L'évaluation du niveau de dépendance est réalisée à l'aide de la grille AGGIR par des professionnels formés :

  • À domicile : par l'équipe médico-sociale du conseil départemental
  • En établissement : par le médecin coordonnateur de l'EHPAD

Cette évaluation se déroule généralement au lieu de vie de la personne et dure environ une heure. Elle implique l'observation directe des capacités de la personne et un entretien avec elle-même et ses proches.

Les critères d'évaluation de la grille AGGIR

L'évaluation se base sur 10 variables dites "discriminantes" qui permettent de déterminer le GIR :

  1. Cohérence : capacité à communiquer et à se comporter de façon logique
  2. Orientation : capacité à se repérer dans le temps et l'espace
  3. Toilette : capacité à assurer son hygiène corporelle
  4. Habillage : capacité à s'habiller et se déshabiller
  5. Alimentation : capacité à se servir et à manger les aliments préparés
  6. Élimination : capacité à assurer l'hygiène de l'élimination urinaire et fécale
  7. Transferts : capacité à se lever, se coucher, s'asseoir
  8. Déplacements à l'intérieur : capacité à se déplacer dans son lieu de vie
  9. Déplacements à l'extérieur : capacité à sortir de son lieu de vie
  10. Communication à distance : capacité à utiliser les moyens de communication

Chacune de ces variables est notée selon trois niveaux :

  • A : la personne fait seule, spontanément, totalement et correctement
  • B : la personne fait partiellement ou non correctement
  • C : la personne ne fait pas

Pour une personne classée en GIR 3, plusieurs de ces variables sont généralement évaluées au niveau B ou C, particulièrement celles liées aux activités corporelles et à la mobilité, tandis que les variables liées aux fonctions mentales sont souvent notées A.

Les besoins spécifiques d'une personne en GIR 3

Assistance pour les activités corporelles

Une personne en GIR 3 nécessite une aide régulière pour :

  • La toilette quotidienne, partielle ou complète
  • L'habillage et le déshabillage
  • L'hygiène liée à l'élimination urinaire et fécale
  • Les transferts (se lever, s'asseoir, se coucher)

Cette assistance doit être apportée plusieurs fois par jour, ce qui implique une organisation spécifique, que ce soit à domicile ou en établissement.

Soutien pour les activités domestiques

Au-delà des soins corporels, une personne en GIR 3 a généralement besoin d'aide pour :

  • La préparation des repas
  • Les courses et l'approvisionnement
  • L'entretien du logement
  • La gestion administrative et financière
  • Les déplacements à l'extérieur

Ces activités, bien que non prises en compte dans la détermination du GIR, sont essentielles pour maintenir une qualité de vie satisfaisante.

Aménagement de l'environnement

Pour faciliter le maintien à domicile d'une personne en GIR 3, certains aménagements sont souvent nécessaires :

  • Installation de barres d'appui dans la salle de bain et les toilettes
  • Aménagement d'une douche à l'italienne
  • Mise en place de chemins lumineux pour sécuriser les déplacements nocturnes
  • Adaptation des meubles et de la hauteur du lit
  • Installation éventuelle d'un système de téléassistance

Ces adaptations contribuent à préserver l'autonomie restante et à sécuriser l'environnement de vie.

Les solutions d'accompagnement pour le GIR 3

Le maintien à domicile

Pour une personne en GIR 3, le maintien à domicile est souvent possible moyennant la mise en place de services adaptés :

  • Intervention d'une aide à domicile ou d'une auxiliaire de vie plusieurs fois par jour
  • Passage d'infirmiers pour certains soins spécifiques
  • Portage de repas
  • Téléassistance
  • Soutien des aidants familiaux

En moyenne, une personne en GIR 3 bénéficie d'environ 45 heures d'aide professionnelle par mois, soit environ 1h30 par jour, bien que ce volume puisse varier entre 24 et 65 heures selon les besoins spécifiques et les ressources disponibles.

Pour en savoir plus sur les services disponibles, consultez notre guide sur les services d'aide à domicile.

L'accueil en établissement

Lorsque le maintien à domicile devient trop complexe ou insuffisant, l'accueil en établissement peut être envisagé :

  • En EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes)
  • En USLD (Unité de Soins Longue Durée) pour les situations nécessitant un suivi médical plus important

En établissement, la personne bénéficie d'un accompagnement permanent par une équipe pluridisciplinaire, avec des soins adaptés à son niveau de dépendance et des activités de stimulation pour préserver ses capacités.

Pour comprendre le fonctionnement des EHPAD, consultez notre article Qu'est-ce qu'un EHPAD ?.

Les solutions intermédiaires

Entre le domicile et l'établissement, des solutions intermédiaires existent :

  • L'accueil de jour, permettant une prise en charge à la journée tout en maintenant la vie à domicile
  • L'hébergement temporaire, pour soulager les aidants ou faire face à une situation transitoire
  • L'habitat partagé ou la colocation seniors, offrant à la fois autonomie et présence rassurante

Ces formules permettent une transition progressive ou un compromis adapté aux besoins spécifiques de chaque situation.

Les aides financières pour les personnes en GIR 3

L'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA)

L'APA est la principale aide financière destinée aux personnes en perte d'autonomie. Pour les personnes en GIR 3 :

  • À domicile : le plafond mensuel de l'APA est fixé à 1 195,67 € en 2025
  • En établissement : l'APA contribue à financer le tarif dépendance de l'établissement

Le montant effectif de l'APA dépend des ressources de la personne. Au-delà de 918,29 € de revenus mensuels, une participation progressive est demandée au bénéficiaire.

L'APA peut financer diverses dépenses liées à la perte d'autonomie : rémunération d'aides à domicile, portage de repas, téléassistance, aménagement du logement, accueil temporaire, etc.

Pour tout savoir sur cette allocation, consultez notre guide complet sur l'APA et découvrez comment demander l'APA.

Autres aides disponibles

En complément de l'APA, d'autres aides peuvent être mobilisées :

  • Les aides au logement (APL, ALS) pour réduire le coût de l'hébergement
  • L'aide sociale à l'hébergement (ASH) pour les personnes aux ressources modestes en établissement
  • Le crédit d'impôt pour l'emploi d'une aide à domicile (50% des dépenses dans la limite de 12 000 € par an)
  • Les aides des caisses de retraite pour certains aménagements ou services complémentaires
  • Les aides locales proposées par les départements ou les communes

L'ensemble de ces dispositifs permet de réduire significativement le reste à charge pour la personne âgée et sa famille.

Conclusion

Le GIR 3 représente un niveau de dépendance modérée mais significatif, caractérisé par une préservation des fonctions mentales mais une perte d'autonomie physique nécessitant une aide quotidienne. Comprendre ce niveau de dépendance est essentiel pour mettre en place un accompagnement adapté, que ce soit à domicile ou en établissement.

Face à cette situation exigeante, il est important de ne pas rester seul. De nombreux professionnels peuvent vous accompagner dans vos démarches : médecins, assistants sociaux, équipes médico-sociales du département, ou encore les experts de plateformes spécialisées comme Zenior.

L'objectif principal reste d'assurer à la personne en GIR 3 une qualité de vie optimale malgré sa dépendance, en préservant sa dignité et en répondant à l'ensemble de ses besoins, tant physiques que psychologiques et sociaux.

💡 Besoin d'aide pour accompagner un proche en GIR 3 ? Les experts Zenior sont là pour vous écouter, vous conseiller et vous orienter vers les solutions les plus adaptées à votre situation. N'hésitez pas à nous contacter pour un accompagnement personnalisé.

Conseils pratiques pour les aidants

Si vous accompagnez une personne en GIR 3, voici quelques conseils qui pourront vous être utiles :

  • Organisez les interventions professionnelles en fonction des moments clés de la journée (lever, coucher, repas)
  • Prévoyez des temps de répit pour vous préserver et rester disponible sur la durée
  • Renseignez-vous sur les formations pour les aidants, qui vous donneront des techniques pour faciliter les transferts et les soins
  • N'hésitez pas à solliciter une réévaluation du GIR si l'état de votre proche évolue
  • Consultez régulièrement les services du département pour connaître les nouvelles aides disponibles

L'accompagnement d'une personne en GIR 3 est un équilibre à trouver entre le soutien nécessaire et la préservation de l'autonomie restante, pour maintenir aussi longtemps que possible une vie digne et de qualité.

Vous accompagnez un proche en GIR 3 ? Zenior est là pour vous aider !

Face à la dépendance d'un proche, vous n'êtes pas seul. Nos experts en gérontologie sont à votre disposition pour vous accompagner dans toutes vos démarches :

  • Évaluation personnalisée des besoins de votre proche
  • Recherche d'établissements adaptés avec disponibilités immédiates
  • Accompagnement dans les démarches administratives et les demandes d'aides financières
  • Conseils pour l'aménagement du domicile si vous optez pour le maintien à domicile
  • Soutien moral et conseils pratiques pour les aidants

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