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Gir 1 : définition pour comprendre ce niveau de dépendance

Face à la perte d'autonomie d'un proche âgé, il est essentiel de comprendre les différents niveaux de dépendance pour adapter au mieux son accompagnement. En France, l'évaluation de la dépendance s'effectue grâce à la grille AGGIR, qui détermine le niveau de GIR (Groupe Iso-Ressources) de la personne. Le GIR 1 représente le niveau de dépendance le plus élevé. Cet article vous propose un éclairage complet sur ce qu'implique ce niveau de dépendance, les besoins spécifiques des personnes concernées et les solutions d'accompagnement disponibles.

Qu'est-ce que le GIR 1 ?

Définition officielle du GIR 1

Selon le Code de l'action sociale et des familles, le GIR 1 correspond aux "personnes confinées au lit ou au fauteuil, ayant perdu leur activité mentale, corporelle, locomotrice et sociale, qui nécessitent une présence indispensable et continue d'intervenants".

Cette définition officielle met en lumière la gravité de la situation : une personne classée en GIR 1 présente une perte d'autonomie totale, tant sur le plan physique que mental, nécessitant un accompagnement permanent.

La place du GIR 1 dans l'échelle de dépendance

La grille AGGIR distingue six niveaux de dépendance, allant du GIR 1 (dépendance la plus forte) au GIR 6 (autonomie préservée). Les personnes classées en GIR 1 se situent donc au niveau le plus élevé de perte d'autonomie, nécessitant l'aide la plus importante.

Pour mieux comprendre, voici comment se positionnent les différents niveaux :

  • GIR 1 : Dépendance totale, physique et mentale
  • GIR 2 : Dépendance sévère
  • GIR 3 : Dépendance modérée
  • GIR 4 : Dépendance partielle ou légère
  • GIR 5 et 6 : Autonomie relative à complète

Seuls les GIR 1 à 4 ouvrent droit à l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA), avec des montants variables selon le niveau de dépendance.

Les caractéristiques d'une personne classée en GIR 1

Perte d'autonomie physique

Une personne en GIR 1 présente généralement les caractéristiques physiques suivantes :

  • Confinement au lit ou au fauteuil
  • Incapacité à se déplacer seule, même sur de courtes distances
  • Impossibilité de changer de position sans aide
  • Incapacité à réaliser seule les actes essentiels de la vie quotidienne (toilette, habillage, alimentation)
  • Incontinence urinaire et fécale fréquente

La mobilité est extrêmement réduite, voire inexistante, ce qui nécessite des manipulations régulières par des tiers pour éviter les complications liées à l'immobilité (escarres, problèmes circulatoires, etc.).

Altération des fonctions mentales et cognitives

Sur le plan cognitif, la personne en GIR 1 présente généralement :

  • Une désorientation temporelle et spatiale complète
  • Des troubles importants de la cohérence dans la communication
  • Une incapacité à prendre des décisions, même simples
  • Une perte de reconnaissance de l'entourage dans les cas les plus sévères
  • Des troubles du comportement possibles

Ces altérations cognitives profondes rendent impossible toute autonomie décisionnelle et nécessitent une surveillance constante pour assurer la sécurité de la personne.

Besoin d'une présence continue

La caractéristique principale du GIR 1 est le besoin d'une présence continue d'intervenants. Cette présence est indispensable pour :

  • Assurer les soins d'hygiène quotidiens
  • Aider à l'alimentation et à l'hydratation
  • Effectuer les changements de position réguliers
  • Administrer les traitements médicaux
  • Assurer une surveillance permanente pour prévenir les complications

Cette nécessité d'accompagnement 24h/24 représente un défi majeur pour l'organisation des soins, que ce soit à domicile ou en établissement.

L'évaluation du GIR 1

Le processus d'évaluation

L'évaluation du niveau de dépendance est réalisée à l'aide de la grille AGGIR par des professionnels formés :

  • À domicile : par l'équipe médico-sociale du conseil départemental
  • En établissement : par le médecin coordonnateur de l'EHPAD

Cette évaluation se déroule généralement au lieu de vie de la personne et dure environ une heure. Elle implique l'observation directe des capacités de la personne et un entretien avec elle-même (si possible) et ses proches.

Les 10 variables discriminantes de la grille AGGIR

L'évaluation se base sur 10 variables dites "discriminantes" qui permettent de déterminer le GIR :

  1. Cohérence : capacité à communiquer et à se comporter de façon logique
  2. Orientation : capacité à se repérer dans le temps et l'espace
  3. Toilette : capacité à assurer son hygiène corporelle
  4. Habillage : capacité à s'habiller et se déshabiller
  5. Alimentation : capacité à se servir et à manger les aliments préparés
  6. Élimination : capacité à assurer l'hygiène de l'élimination urinaire et fécale
  7. Transferts : capacité à se lever, se coucher, s'asseoir
  8. Déplacements à l'intérieur : capacité à se déplacer dans son lieu de vie
  9. Déplacements à l'extérieur : capacité à sortir de son lieu de vie
  10. Communication à distance : capacité à utiliser les moyens de communication

Pour une personne classée en GIR 1, la plupart de ces variables sont évaluées au niveau C ("ne fait pas"), indiquant une incapacité totale à réaliser ces activités sans aide.

Pour comprendre en détail le fonctionnement de cette grille d'évaluation, consultez notre guide complet sur la dépendance et les GIR.

Les besoins spécifiques d'une personne en GIR 1

Soins médicaux et paramédicaux

Une personne en GIR 1 nécessite généralement :

  • Des soins infirmiers quotidiens (pansements, injections, surveillance des constantes)
  • Des soins d'hygiène complets plusieurs fois par jour
  • Un suivi médical rapproché
  • Des interventions régulières de kinésithérapeute pour prévenir les complications liées à l'immobilité
  • Parfois, des soins de nutrition entérale ou parentérale

La coordination entre les différents professionnels de santé est essentielle pour assurer la qualité et la continuité des soins.

Assistance pour tous les actes de la vie quotidienne

L'assistance doit être totale pour :

  • La toilette complète, quotidienne
  • L'habillage et le déshabillage
  • L'alimentation (préparation des repas adaptés, aide à la prise alimentaire)
  • Les changes réguliers en cas d'incontinence
  • Les transferts et les changements de position

Cette assistance requiert souvent des compétences techniques spécifiques et l'utilisation de matériel adapté (lève-personne, lit médicalisé, etc.).

Aménagement de l'environnement

L'environnement de vie doit être spécifiquement adapté :

  • Lit médicalisé avec matelas anti-escarres
  • Équipements de transfert (lève-personne, draps de glisse)
  • Adaptation de la salle de bain pour la toilette
  • Espace suffisant pour la circulation d'un fauteuil roulant
  • Système d'appel ou de surveillance

Ces aménagements sont indispensables tant pour le confort de la personne que pour faciliter le travail des aidants.

Les solutions d'accompagnement pour une personne en GIR 1

Le maintien à domicile : conditions et limites

Le maintien à domicile d'une personne en GIR 1 est possible mais exigeant. Il nécessite :

  • Une présence quasi-permanente d'aidants (familiaux et/ou professionnels)
  • L'intervention quotidienne de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)
  • Des aménagements importants du logement
  • Une coordination efficace entre tous les intervenants

Selon une étude de l'INSEE, environ 19% des personnes en GIR 1 vivent à domicile, ce qui montre que cette solution, bien que minoritaire, reste envisageable dans certaines situations.

Les limites principales du maintien à domicile sont :

  • L'épuisement des aidants familiaux
  • Le coût élevé des interventions professionnelles 24h/24
  • La difficulté à garantir une surveillance continue
  • Les contraintes liées à l'adaptation du logement

Pour explorer les solutions d'aide à domicile, consultez les meilleures aides à domicile.

L'accueil en EHPAD

L'EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) constitue souvent la solution la plus adaptée pour les personnes en GIR 1. Ces établissements offrent :

  • Une présence soignante 24h/24
  • Des équipements adaptés à la grande dépendance
  • Une prise en charge globale (médicale, paramédicale, hôtelière)
  • Des activités adaptées au niveau de dépendance

En EHPAD, le tarif dépendance pour les GIR 1-2 est plus élevé que pour les autres niveaux, reflétant l'intensité des soins nécessaires. Toutefois, l'APA en établissement permet de couvrir une partie de ce surcoût.

Pour comprendre le fonctionnement et le financement des EHPAD, consultez notre article sur les prix des EHPAD et leur calcul.

Les unités spécialisées

Pour certaines situations spécifiques, des unités spécialisées peuvent être plus adaptées :

  • Unités de Soins Longue Durée (USLD) : pour les personnes nécessitant une surveillance médicale constante
  • Unités de vie protégées : pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer à un stade avancé
  • Unités de soins palliatifs : pour les personnes en fin de vie

Ces unités disposent de personnels formés spécifiquement et d'un taux d'encadrement plus élevé, adapté aux besoins particuliers des résidents.

Les aides financières disponibles

L'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA)

L'APA constitue l'aide principale pour les personnes en GIR 1. En 2025, le montant maximal de l'APA pour une personne en GIR 1 est de :

  • À domicile : jusqu'à 1 955,60 € par mois, selon le plan d'aide établi et les ressources du bénéficiaire
  • En établissement : prise en charge d'une partie du tarif dépendance, variable selon l'établissement et les ressources du résident

Pour une personne en GIR 1 avec des ressources mensuelles inférieures à 2 799,19 euros, l'APA en établissement prend en charge la différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le tarif dépendance GIR 5-6 (ticket modérateur).

Pour tout savoir sur cette aide essentielle, consultez notre guide complet sur l'APA.

Autres aides mobilisables

D'autres aides peuvent compléter l'APA :

  • L'aide sociale à l'hébergement (ASH) : pour financer une partie des frais d'hébergement en établissement
  • Les aides au logement (APL, ALS) : pour réduire le coût du logement
  • Les aides fiscales : crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile ou réduction d'impôt pour frais de séjour en établissement
  • Les aides des caisses de retraite : pour financer certains équipements ou services

Pour les personnes souhaitant rester à domicile, le dispositif MaPrimeAdapt' permet, depuis janvier 2024, de financer entre 50% et 70% des travaux d'adaptation du logement, dans la limite d'un plafond de 22 000 €.

Pour une vision complète des aides disponibles en EHPAD, consultez notre article sur les aides sociales en EHPAD.

Conclusion

Le GIR 1 représente le niveau de dépendance le plus élevé, impliquant une perte d'autonomie totale et la nécessité d'un accompagnement permanent. Comprendre ce niveau de dépendance est essentiel pour mettre en place un accompagnement adapté, que ce soit à domicile ou en établissement.

Face à cette situation exigeante, il est important de ne pas rester seul. De nombreux professionnels peuvent vous accompagner dans vos démarches : médecins, assistants sociaux, équipes médico-sociales du département, ou encore les experts de plateformes spécialisées comme Zenior.

L'objectif principal reste d'assurer à la personne en GIR 1 une qualité de vie optimale malgré sa grande dépendance, en préservant sa dignité et en répondant à l'ensemble de ses besoins, tant physiques que psychologiques et sociaux.

💡 Besoin d'aide pour accompagner un proche en GIR 1 ? Les experts Zenior sont là pour vous écouter, vous conseiller et vous orienter vers les solutions les plus adaptées à votre situation. N'hésitez pas à nous contacter pour un accompagnement personnalisé.

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